samedi 23 août 2008

Laiterie Soumam : l'adaptation au jeu de la concurrence


Publié le 28/07/2008


Bâtie non loin de la zone industrielle de Taharacht, à Akbou (Bejaia), l’usine de cette entreprise s’étend sur une superficie de 04,6 ha, dont 02 bâtis. Elle compte 12 lignes de production composées d’équipements de technologie très récente. La laiterie Soummam possède uneinfrastructure de stockage sous froid de 20 000 mètres cube répartie en un dépôt central
et quatre dépôts régionaux détenus en noms propres. Une flotte de plus de 400 camions, un réseau de 50 distributeurs agréés répartis à travers le territoire national et un réseau de plus de 200 grossistes et distributeurs indépendants. En 1993, il y a eu la création de la société avec l’implantation des machines dans la maison familiale. En 1996, c’est l’acquisition de deux autres
lignes. En 2000, suivra l’acquisition d’un terrain dans la banlieue d’Akbou et la construction d’une nouvelle usine dénommée Soummam 1, puis l’investissement dans trois lignes neuves. En 2002, un nouveau terrain mitoyen à l’usine a été acquis pour la construction d’un nouveau bâtiment (Soummam 2). Un investissement dans 06 nouvelles lignes de production a étéconsenti à cet effet. En 2005, l’entreprise procède à l’acquisition d’un nouveau terrain et entreprend la construction d’un troisième bâtiment (Soummam 3) avec un investissement progressif dans 03 nouvelles lignes de production. Aujourd’hui, le projet Soummam 04 avec de nouvelles lignes et de nouveaux investissements n’est pas loin de voir le jour. Il ya quelques semaines, l’usine a obtenu la certification ISO 9001 version 2000 auprès de l’organisme français Label Qualité Système. Le dynamisme et l’esprit d’innovation qui caractérisent cette jeune entreprise lui ont permis de s’imposer comme l’un des fleurons de l’industrie agroalimentaire nationale. Un parcours qui suscite l’admiration Le parcours de Lounis Hamitouche, gérant de la laiterie Soummam, est typique de ces businessmen algériens qui, partis de rien, ont bâti un empireindustriel. Pourtant, rien ne prédisposait ce montagnard du Col d’Ichelladhen, dans la région d’Akbou, à devenir un jour un capitaine d’industrie dont la réussite force le respect et l’admiration. Au lendemain de l’indépendance, il a tout juste 18 ans et il est donc trop tard pour rejoindre l’école qu’il a quittée au déclenchement de la guerre de Libération. Pour vivre, il se tourne alors vers le commerce que sa famille pratique depuis longtemps. C’est là qu’il apprend à fourbir ses premières armes en apprenant à faire les marchés et à négocier. C’est là également qu’il va comprendre qu’on peut réussir sans argent mais avec des idées et, surtout, le respect de la parole donnée. « La parole,dit-il, c’est plus important que le capital «. En 1969, Lounis Hamitouche descend sur Alger avec seulement 50 dinars en poche. A Akbou, il fait du stop et tombe sur quelqu’un qui lui offre le voyage et sa première embauche en tant que chauffeur. Un job qu’il gardera pendant 05 ans. En 1974, en association avec un ami, il achète son premier camion et s’installe à son compte. A force de travailler avec abnégation, la réussite ne tarde pas à montrer le bout de son nez. En 1982, il possède quatre camions. Toujours à la recherche d’une bonne idée, il ne tarde pas à changer de créneau. Il achète à crédit une machine de textile et créé sa première entreprise de textile. En 1988, il possède déjà huit machines. L’affaire semble bien engagée mais en 1993 le marché algérien est inondé de tissu chinois bradé à bas prix. La concurrence est déloyale et Lounis Hamitouche fera partie de ses milliers de petits entrepreneurs qu’une politique d’ouverture brutale du marché algérien poussera à mettre la clé sous le paillasson. Qu’à cela ne tienne, il n’est pas homme à baisser les bras. Son neveu lui souffle l’idée d’investir dans l’agroalimentaire qui connaît alors ses premiers frémissements. Ensemble, ils montent une petite fabrique de yaourt sans rien connaître de ce produit. Ils pensent que la disponibilité d’une eau de montagne de bonne qualité est un gage de réussite mais les camions de livraison de la clientèle peinent aussi bien à monter qu’à descendre de ce col de montagne où ils ont eu l’idée de s’installer. Ils décident donc de délocaliser vers la vallée de la Soummam, à Akbou, précisément. A la DCP, la Direction du contrôle des prix, au lieu de
sévir contre ses investisseurs empêtrés dans un créneau qu’ils ne maîtrisent pas, on décide plutôt de les aider. Lounis Hamitouche le reconnaît aujourd’hui volontiers. On leur apprend à respecter les normes et on leur refile mêmes les bonnes adresses pour acheter le lait et les arômes. La machine longtemps grippée semble enfin vouloir démarrer. En 1993, la laiterie Soummam fait travailler 20 ouvriers et produit 20 000 pots/jour. La demande est de plus en plus forte. Il faut encore investir pour répondre à un marché en pleine croissance. Notre homme demande à la banque un prêt qui le lui accorde sans sourciller : 2O millions de dinars pour acheter d’autres machines et faire des expansions. En 1996, la petite entreprise
emploie 60 ouvriers et produit 120 000 pots/jours. L’économie de marché facilite enfin l’investissement privé et Lounis Hamitouche peut enfin acquérir un terrain à Taharacht, la zone industrielle qui voit naître une multitude de petites entreprises privées. Sur le terrain
nouvellement acquis, la première des choses qu’il réalise est un forage dont l’eau s’avère d’excellente qualité. En l’an 2000, l’usine est montée et la machine est définitivement lancée. « On a commencé alors à souffler. On avait assez d’expérience pour réussir «, dira-t-il. Maîtriser le circuit de distribution « Nos produits sont vendus au même prix sur tout le
territoire national, à Tindouf comme à Alger», dit Lounis Hamitouche. Pour réaliser cette performance dans un pays où les circuits de distribution sont encore à créer, la laiterieSoummam a investi très tôt dans la création de ses propres dépôts à Alger, Oran, Annaba et Constantine.
« Ailleurs, dans les autres wilayas, nous avons choisi des gens qui connaissent le métier pour en faire des distributeurs exclusifs agréés», ajoute-t-il. La société a acheté 400 camions frigorifiques et les a offerts à des jeunes qui ont cinq ans pour les rembourser avant qu’ils ne deviennent leurs propriétés. « J’achète les camions, vous distribuez nos produits «, leur a dit simplement El Hadj qui a également offert des présentoirs aux superettes pour valoriser les produits Soummam. Une armada de camions frigorifiques sillonnent actuellement le pays de long en large pour livrer une gamme variée de produits aux quatre coins du pays. Une petite PME algérienne face à une multinationale C’est en 2001, alors que la laiterie Soummam est en pleine expansion qu’une grosse multinationale vient s’installer en Algérie à quelques centaines de mètres de l’entreprise. Cette concurrence, loin de faire trembler la maison, créé une certaine émulation. « On avait déjà un nom et une réputation et les reins asses solides pour affronter la concurrence mais on avait compris qu’il fallait axer nos efforts sur la production et, surtout, la
qualité», dit Lounis Hamitouche. Pour celui que tout le monde appelle « El hadj» avec beaucoup de respect, la technologie s’achète et tout le reste est affaire de compétence et de sérieux. Il avait très tôt compris un principe cardinal dans les affaires : il faut s’entourer de compétences. Et ces compétences sont disponibles en Algérie. « Je tire chapeau aux moudjahidine et aux chouhada qui ont libéré le pays et aux ingénieurs qui sont en train de le bâtir. Nous avons
des ingénieurs compétents en Algérie et les industriels algériens ont tous les moyens pour améliorer leurs produits et les rendre compétitifs», dit-il. L’usine emploie aujourd’hui 80 ingénieurs et ils sont régulièrement envoyés en France pour se former. De même que des formateurs étrangers viennent souvent sur site pour des périodes de formation et de recyclages au profit des cadres de la société. «On n’est pas des pharmaciens. Le yaourt ne guérit pas»
La laiterie Soummam, qui étonne ses clients avec le lancement à intervalle régulier de nouveautés, semble avoir fait de la qualité son crédo. C’est du moins ce que son patron affirme haut et fort : « Les consommateurs, je les traite comme mes enfants. Je ne leur offre que des
produits de qualité. Quand je fais le marché pour mes enfants, je n’achète que des produits de qualité. Eh bien, je fais de même pour mes clients», dit ce très gros contribuable
qui se dit fier de payer ses impôts pour aider son pays. « Les investisseurs étrangers croyaient avoir affaire aux Algériens de 1950 ou à ceux qui revenaient deFrance avec des cabas de chez Tati plein les bras», dit-il encore. « Ils se sont aperçus qu’ils se sont trompés», ajoute-t-il avec une pointe de malice dans l’oeil. C’est une référence à cette guerre ouverte que se livrent les
producteurs de yaourt par tombolas et campagnes publicitaires interposées. Un terrain sur lequel Soummam est entraînée malgré elle. « Nous sommes obligés de suivre », dit-il. Toutefois, pas aussi loin que le veut la concurrence : « Seulement, nous, on n’est pas des pharmaciens. Le yaourt ne guérit pas», dit-il. Il sait que les Algériens achètent avant tout une marque et son grand mérite est d’avoir fait de son produit une marque de qualité. Lounis Hamitouche a aujourd’hui un superviseur dans chaque wilaya. Il lui offre une voiture neuve,
un téléphone GSM, un ordinateur portable et toutes conditions pour lui rendre compte de l’état du marché. Il n’a pas non plus hésité à débourser 07 milliards de centimes pour un onduleur de 2000 KVA acheté aux USA. En cas de coupure de courant, il alimente l’usine pendant les 05 secondes que met le groupe électrogène pour prendre le relais. En l’absence de ce bidule couteux, c’est toute la production qu’il faut jeter à l’égout lors de ces fréquentes chutes ou coupures de courant qui affectent encore et toujours la vallée de la Soummam. Quand
il achète les matières premières qui entrent dans la composition de ses produits, Lounis Hamitouche fait montre de la même exigence. Il demande toujours ce qu’il y a de mieux à ses fournisseurs. C’est pour cela que son entreprise compte 80 ingénieurs formés dans les universités algériennes. Il a compris depuis longtemps qu’un nom, ça repose sur la qualité et que la qualité, ça n’a pas de prix.
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Partenariat avec Lactalis
Le géant mondial Lactalis, qui produit notamment les fromages et camemberts Président, a choisi Soummam pour sa stratégie de pénétration du marché algérien. « C’est lui qui nous a choisis pour un partenariat», dit Lounis Hamitouche, le gérant de la laiterie Soummam qui précise avoir refusé une rentrée dans le capital de la société. « Une entrée dans le capital de Soummam n’est pas envisageable actuellement, mais si un jour on le décide, vous serez les premiers à être informés», leur dit-il. Les négociations ont commencé en 2005 et un terrain a été acheté pour la construction d’une usine de production de fromage et de beurre. Une usine qui devait employer entre 300 et 400 travailleurs. Seulement, l’accord pour la construction de l’usine n’a pas été donné par l’administration compétente sous prétexte qu’il s’agit d’un terrain à usage agricole. Soummam et Lactalis se tournent alors vers une autre option et rachètent l’usine étatique de Beni Thamou. Seules conditions posées par la CPE lors du rachat : garder l’effectif en place et maintenir la production de lait en sachet. En octobre 2007, les deux partenaires prennent en main l’usine en améliorant la qualité avec la rénovation des machines et l’installation de nouveaux équipements. « Si vous voulez qu’on réussisse», dit Lounis Hamitouche à ses partenaires, « il faut appliquer les mêmes recettes qu’en France et exiger la même qualité et le même goût». L’usine de Beni Thamou a donc commencé à produire le fromage fondu et le camembert sous la marque Président et va bientôt se mettre au lait UHT, au beurre et autres produits frais.

Gulf Agency Company (GAC) s'implante en Algérie


Publié le 23/08/2008


L'armateur dubaïote, Gulf Agency Company (GAC) s'implante à Alger et crée GAC Algeria, une agence maritime fournissant des services logistiques. Opérationnelle depuis juillet dernier, Algérie GAC, sise à Alger, offre une gamme complète de services d'agence de navire à tous les types de navires faisant escale dans tous les principaux ports algériens notamment Annaba, Skikda, Jijel, Béjaïa, Alger, Mostaganem, Arzew et Betioua Oran. Selon Erland Ebbersten, Directeur régional pour l'Europe, Méditerranée, mer Noire, mer Caspienne et l'Afrique, l'expansion du GAC va de paire avec la dynamique du marché mondial de l'énergie. "Comme une entreprise fortement impliquée dans le pétrole et le gaz, nous ne pouvons pas manquer d'instituer une forte présence en Algérie où 1,5 million de barils de pétrole sont produits en une journée en moyenne. D'autant plus, l'Algérie est le 4e exportateur de gaz au monde", explique Ebbersten.Les perspectives et l'engouement de GAC pour l'Algérie sont, en outre, renforcés par l'ambitieux programme d'investissements publics visant à répondre aux besoins pressants d'infrastructures que l'Algérie a entrepris ces dernières années. Par ailleurs, les investissements réalisés et ceux qui sont prévus dans le secteur du pétrole et du gaz, démontrent parfaitement une certaine volonté d'accroître la capacité de production au cours des prochaines années. Le Directeur général, Xavier Perrin, fera savoir que GAC apportera à ses clients en Algérie tant d'avantages qui la laisserait unique et différente. Cette différence réside dans le Groupe du réseau mondial, des infrastructures et des ressources. Bien que l'objet de l'entreprise est, essentiellement, basé sur l'exportation du pétrole et du gaz, GAC offrira, également, une vaste gamme d'activités, telles que l'importation de tubes en vrac, navires transporteurs de voitures, importation et exportation en vrac, l'exportation d'engrais et de ciment ainsi que d'ouverture de lignes d'affaires. Pour rappel, GAC-Ultramar réseau, créée en 2004, faisant partie du GAC mondiale des transports maritimes réseau d'agences, a étendu sa couverture en Amérique du Sud et ce, en ajoutant la Colombie et l'Équateur à l'Argentine, Chili, Pérou et l'Uruguay. Le vice-président de GAC Groupe pour l'expédition, Lars Heisselberg, voyait l'expansion du réseau comme un important indicateur de développement. "Notre présence en Colombie et l'Équateur ajoute une forte impulsion à notre réseau existant". "Grâce à cette expansion du réseau, GAC-Ultramar réseau sera en mesure de fournir à ses clients, avec un unique point d'entrée pour l'ensemble de leurs navires, des besoins en Amérique du Sud", explique Detlev W. Spethmann, Directeur, GAC-Ultramar réseau.Il est à rappeler, également, que le réseau comprend des bureaux à Bogota (siège), Barranquilla, Buenaventura, Cartagena, Santa Marta, Puerto Bolivar, Coveñas, Cali et Medellin.

OTA : Naguib Sawiris, P-DG d'Orascom Télécom Holding


Publié le 23/08/2008


Naguib Sawiris est né en 1954. De nationalité égyptienne, il est le fils de Onsi Sawiris, le fondateur du groupe Orascom. Il est actuellement P-DG du groupe mais aussi directeur général de Wind Telecomunicazioni et de Mobinil. Il est également à la tête d'un groupe d'investissements Weather Investment. M. Sawiris a rejoint Orascom en 1979. Il a été le maître d'œuvre d'une croissance et d'une diversification considérables, y compris le développement du chemin de fer, construction, IT et les télécommunications qu'il a restructurées avec succès en unités spécialisées. Aujourd'hui, M. Sawiris est président-directeur général d'Orascom Telecom, compagnie holding internationale prédominante dans les télécommunications, les exploitations GSM, les services Internet, les satellites et les services de communication connexes. Il est également vice-président d'Orascom Construction Industries et de LINKdotNet. La branche de la téléphonie mobile, qu'il a créée en 1998, s'est avérée, ainsi, une grande réussite pour le patron d'Orascom qui, désormais, a envahi le Bassin méditerranéen, le continent africain, le Moyen-Orient et récemment l'Europe. Fin 2005, Naguib Sawiris avait été le premier homme d'affaires arabe à être nommé membre du comité consultatif international à la Bourse de New York.


OTA : Hassan Kabbani, un parcours atypique


Publié le 23/08/2008


Natif de Beyrouth, Hassan Kabbani est issu de la très célèbre famille libanaise Kabbani, qui compte en son sein le Mufti de la République. Né à Beyrouth en janvier 1967, il est père de 3 enfants.Il fait ses études dans la capitale libanaise, qui seront couronnées, en 1992, d'un diplôme en management et Marketing. Il a également suivi plusieurs programmes post-universitaires à l'INSEAD et à l'ESA (Ecole supérieur des affaires). Il s'oriente dès lors vers le monde des télécommunications qui connaît un boom au Liban en 1990, avant de finir ses études universitaires. Ensuite, il voyagera en Egypte pour rejoindre France Télécom avec laquelle il s'associera pour lancer l'entreprise "Mobinil" de communications en 1998. Hassan Kabbani cumule 18 ans d'expérience dans la gestion d'opérations de télécommunication à travers le Moyen-Orient et l'Afrique. Quatre fois directeur général, son expérience englobe les différents domaines de la gestion des opérations de télécommunication, la planification stratégique et opérationnelle - comprenant la modélisation économique et financière, l'optimisation opérationnelle, l'organisation, et la gestion de ressources humaines. En 1998, et après 6 ans chez France Télécom, Hassan Kabbani rejoint le groupe Orascom Telecom au sein duquel il occupe rapidement en 1999 ses premières fonctions de directeur général. Il a travaillé dans différents pays de la région Mena comme le Liban, l'Egypte, la Syrie et le Yémen. Il a été désigné, en 2002, pour diriger Telecel Holding, où il a su avec succès organiser et mener la restructuration financière et opérationnelle de 12 opérations GSM à travers le continent africain. En octobre 2003, Hassan Kabbani est nommé directeur général d'Orascom Télécom Algérie " Djezzy". Après cinq ans à la tête d'OTA, Kabbani a fait passer le nombre d'abonnés de 1 million à quatorze millions, couplés de très bons résultats financiers. Orascom Telecom Algérie est devenu un modèle de réussite dans le contexte algérien et un succès dans son secteur et la région. Au-delà de ses performances en tant que manager, Hassan Kabbani se distingue par une personnalité atypique. Il est reconnu pour ses qualités de grand diplomate et redoutable négociateur. Entretenant des relations très courtoises avec les institutions et les pouvoirs publics et très communicant, Kabbani est l'un des managers les plus exposés médiatiquement du sud de la Méditerranée.

Orascom Telecom Algérie : Qui est Tamer Al Mahdi ?


Publié le 23/08/2008

Tamer Al Mahdy, nouveau directeur général d'Orascom Télécom Algérie, bénéficie d'une expérience cumulée de 15 années dans le domaine des télécommunications. Jeune et dynamique, il a occupé avant sa nomination à la tête de Djezzy, le poste de directeur de la technologie (Chief Technology Officer) au sein du groupe Orascom Telecom Holding. Titulaire d'un master en Telecommunication Engineering de l'Université de Californie (USA), d'un master en Project Management de l'université George Washington (USA) et d'un MBA de la Maastricht School of Business, Tamer Al Mahdy a travaillé dans plusieurs multinationales de télécommunications comme Lucent et AT&T. Tamer Al Mahdy combine ainsi des connaissances techniques pointues, en plus d'un savoir-faire managérial avéré. Sa nomination à la tête de Djezzy aidera certainement à un redéploiement technologique sans précédant.

Algérie : Hassan Kabbani quitte la direction de l’opérateur mobile Djezzy


Publié le 22/08/2008

Après cinq ans passés à la tête de Djezzy, Hassan Kabbani quitte la direction du premier opérateur mobile algérien par le nombre d’abonnés, a appris toutsurlalgerie.com auprès de source proche d’Orascom Telecom. M. Kabbani rejoint le groupe Mobinil, filiale commune d’Orascom Telecom et de France Télécom, en tant que PDG. Hassan Kabbani prend ses nouvelles fonctions dans un contexte où Mobinil connaît des difficultés, avec une forte baisse de ses résultats au premier semestre. L’opérateur égyptien est également au cœur d’importantes négociations entre Orascom et France Télécom qui pourraient concerner également l’avenir de Djezzy. Hassani Kabbani est remplacé à la tête de Djezzy par Tamer El Mahdi, précédemment directeur technologique d'Orascom Telecom Holding. M. El Mahdi, un proche du PDG d’Orascom, Naguib Sawiris, possède un profil de technicien et une réputation de «cost killer» (tueur de coûts). Un profil différent de celui de M. Kabbani, un pur manager avec un goût prononcé pour le marketing et la communication.Les salariés de Djezzy ont été officiellement informés de ces changements via un message de Naguib Sawiris. Selon ce dernier, ce changement s’inscrit dans le cadre de la volonté du groupe égyptien de maximaliser les performances de ses différentes filiales. Mais Tamer El Mahdi aura sans doute à gérer les difficultés auxquelles est confronté le groupe Orascom en Algérie depuis la vente à Lafarge de ses deux cimenteries. A Alger, M. Sawiris aura en effet besoin d’un homme de confiance pour le représenter auprès des autorités algériennes.

mardi 19 août 2008

Sonatrach signe un contrat avec l’américain Boots & Coots d’un montant de 28 millions de dollars




La compagnie pétrolière nationale Sonatrach a signé un accordavec le groupe américain Boots & Coots International Well Control Inc. portant sur la réalisation de travaux hydrauliques. Le contrat en question qui s’étale sur trois ans est d’une valeur de 28 millions de dollars. Les deux partenaires y ont inclus cependant une option pour le rallonger de deux ans. Il convient de signaler qu’il ne s’agit pas du premier contrat de cette entreprise US en Algérie. Un autre contrat de deux ans avait été signé août 2007 pour un montant de 21 millions de dollars. Elle avait été par ailleurs sollicitée notamment pour maîtriser l’incendie qui était survenu en septembre 2006 dans la plate-forme du forage gazier Nezla 159 de Gassi Touil qui avait causé la mort de deux personnes et fait six blessés. Dans cette zone de production située à 130 km de Hassi Messaoud, se déroulaient des travaux de forage en partenariat entre Sonatrach et la compagnie pétrolière espagnole Repsol quand le feu s’était déclaré suite à une importante déflagration. L’explosion a provoqué une éruption du puits dégageant une flamme de 15 à 20 m de hauteur. Une opération d’extinction avait été entreprise par Sonatrach en collaboration avec l’américain Boots and Coots. Cette société américaine connaît donc bien l’Algérie. Elle renforce ainsi sa présence dans notre pays qu’elle considère comme étant une zone stratégique pour son développement à l’international. Le dernier accord signé prévoit le déploiement de deux autres unités de travaux hydrauliques issues de la flotte domestique de Boots & Coots. Cette dernière s’est engagée à commencer les travaux au plus tard le quatrième trimestre de l’année en cours. «L'Algérie est un parfait exemple pour la mise en œuvre de notre stratégie d'affaires», a déclaré à ce propos Jerry Winchester, président directeur général de cette entité économique. Boots & Coots est considérée comme étant leader dans son domaine. Elle fournit des services à de nombreux majors de l’industrie mondiale du pétrole et du gaz. Boots & Coots Well Control International, Inc, est basée à Houston, au Texas (Etats-Unis). C’est une société d'intervention d'urgence spécialisée dans les prestations de services de prévention, d'intervention et de restauration dans l'industrie pétrolière et gazière. Elle fournit aussi des solutions pour la gestion des risques industriels en général. Outre l’Algérie, elle est en activité au Congo, aux Emirats Arabes Unis, au Venezuela et en Egypte.

lundi 18 août 2008

Banque : Les Caisses d'Epargne veulent se lancer en Algérie


Publié le 16/07/2008

Le groupe français a noué un partenariat avec un groupe industriel et la Banque mondiale pour créer une banque de détail.

Les Caisses d'Épargne veulent investir dans la banque de détail en Algérie. Pour y arriver, le groupe bancaire français a choisi un partenariat avec le premier groupe privé algérien, Cevital (agroalimentaire, automobile, industrie, grande distribution), de l'homme d'affaires Issad Rebrab, et la Banque mondiale. Les trois partenaires ont décidé de créer la Banque Méditerranéenne pour l'Investissement et le Crédit (Bmic). "Le dossier d'agrément de cette banque de détail a été déposé à la Banque d'Algérie. Nous attendons la réponse", affirme un proche du dossier. L'étape du business plan viendra dans une phase ultérieure.
Le capital de la Bmic est répartit comme suit : 60 % pour la Caisse d'Épargne via ses filiales Oceor et le Crédit Foncier de France, 30 % pour le groupe Cevital et 10 % pour la Banque mondiale. Le montant du capital de la future banque n'a pas été encore arrêté, mais la Bmic devrait être dotée " d'importants" moyens financiers pour se développer. "La Bmic sera une banque de détail présente à travers le pays. Elle proposerait tous types de crédits : consommation, immobilier, automobile, investissements", ajoute la même source. Une fois agréée, la Bmic deviendrait la première banque privée du pays à capitaux mixtes répartis entre des actionnaires algériens et étrangers.
Cette alliance à un partenaire local représenterait pour les Caisses d'Épargne une façon de contourner les actuelles difficultés pour se développer en Algérie. La privatisation sans cesse reportée du Crédit Populaire d'Algérie a notamment refroidi les ardeurs d'un certain nombre d'acteurs étrangers, au premier rang desquels les banques françaises.
Six banques publiques dominent le marché local

Par ailleurs, le développement des banques privées se heurte toujours à la méfiance des sociétés à capitaux publics vis-à-vis du secteur bancaire privé, malgré l'annulation en octobre 2007 d'une circulaire gouvernementale de 2005 interdisant aux entreprises publiques de déposer de l'argent dans des banques privées. " Le secteur public n'est pas totalement ouvert aux banques privées qui trouvent toujours des difficultés à travailler avec les grandes sociétés nationales ", affirme un responsable dans la filiale locale d'une banque française.
Dans un marché bancaire dominé à près de 90 % par les six banques publiques du pays, les banques BNP Paribas , Société Générale et Natixis disposent ensemble de plus de 100 agences bancaires réparties à travers le pays et détiennent un peu plus de 5 % du marché bancaire local, selon une source bancaire française, le solde étant entre des banques à capitaux arabes et Citigroup .

BTP en Algérie : un plan de soutien à la croissance criminogène?


Publié le 03/02/2008


Le plan de relance économique de l'Etat algérien (140 Mds $ sur 5 ans) est affecté à 70% au BTP. Il a pour objectif de passer d’une logique de rente pétrolière à une logique keynésienne de relance par la dépense publique. Trois constats permettent de douter du succès de cette stratégie : le manque de compétences locales, la corruption et le risque d’importation d’une criminalité étrangère.


Le secteur du bâtiment est depuis quelques années en Algérie le deuxième facteur de croissance économique après les incontournables hydrocarbures, et cette situation n’est pas amenée à changer prochainement. Au contraire, l’Etat algérien a lancé pour la période 2005-2009 un plan de relance économique, dit Plan complémentaire de soutien à la croissance, avec une dotation de 140 milliards de dollars tirés des ressources pétrolières. 70% des dépenses seront affectées au développement d’infrastructures de base avec pour priorité le logement (plus d’un million de logements devraient être construits, soit une augmentation de 21% du parc immobilier) et les équipements publics de type universités, écoles, autoroutes, hôpitaux, équipements sportifs et culturels.
Ce plan semble donc traduire une volonté de passer d’une logique de rente pétrolière à une logique keynésienne de relance économique par la dépense publique. Reste à voir si, au-delà des mots, il servira à sortir l’Algérie de l’ornière économique et sociale dans laquelle elle est enlisée depuis l’indépendance. La question qui se pose est celle du type de croissance se profilant derrière sa réalisation. Quelques inquiétudes à ce sujet naissent de trois constats : le manque de compétences locales, les dérives liées à la corruption et le risque d’importation d’une criminalité étrangère, l’ensemble laissant craindre une croissance algérienne à tendance criminogène.

Le premier constat concerne le manque de compétences locales qui fait que les fonds investis n’alimentent pas une demande adressée à des entreprises et à de la main-d’œuvre algériennes. Il existe de très nombreuses entreprises privées du bâtiment en Algérie. Mais la plupart sont de trop petite taille pour participer aux appels d’offre, et la main-d’œuvre y est très peu qualifiée alors même que le haut risque sismique nécessite la maîtrise de techniques avancées de construction et de maçonnerie. Les entreprises étrangères, notamment chinoises, remportent ainsi la plupart des marchés publics. Le problème se pose également au niveau des fournitures: les importations sont massives pour le ciment (plus de 350 000 tonnes par an), pour l’acier, les matériaux et équipements de second œuvre (revêtements, plomberie, électricité, quincaillerie, etc.) et pour les matériels (engins et outillage).
Le deuxième constat est relatif aux pratiques de corruption accompagnant souvent les procédures d’attribution des marchés publics. Le paiement de la "tchipa", appellation locale du pot-de-vin, est une pratique incontournable associant entrepreneurs et fonctionnaires. Ces derniers arrondissent un salaire souvent maigre alors que les premiers s’emparent de marchés juteux. Elément révélateur du degré de corruption, on assiste à une inflation des procédures administratives: elles s’élèvent en moyenne à quatorze pour tout lancement d’un nouveau projet (contre, par exemple, cinq au Maroc). Naturellement, chaque passage administratif s’accompagne de ce qu’en Algérie on appelle pudiquement un "café" à payer… Suite à cela, il n’est pas inimaginable que les entrepreneurs remportant les marchés se "remboursent" des pots-de-vin en rognant sur la qualité des travaux réalisés sans aucun respect des normes de construction, surtout en matière de sécurité.
Le troisième constat est lié aux doutes que peut faire naître la présence massive d’entreprises chinoises dans le BTP en Algérie. Sans jeter le discrédit sur l’ensemble des sociétés chinoises, la présence des Triades -la mafia chinoise- dans les entreprises du bâtiment chinoises est certaine. Ce qui est tout aussi certain, c’est que là où se trouve une diaspora chinoise, se trouvent les Triades. Au sein des communautés chinoises de l’étranger se recréent des territoires sous contrôle de ces sociétés criminelles avec une organisation, des règles parallèles auxquelles les migrants doivent se plier, notamment en payant le racket. L’afflux d’une main-d’œuvre chinoise, objectivement peu intégrée à la population locale, constitue donc un risque élevé d’implantation de Triades sur le sol algérien, une présence criminelle dont l’économie algérienne, déjà fragile, n’a guère besoin.

Gros plan sur l'Algérie


Juin 2008


Revue Finances et Développement
(Magazine trimestriel du FMI)

Dossier : La filière Lait en Algérie


LE MAGHREB 18 août 2008


Dossier : La filière Lait
En dépit des efforts consentis par l'Etat, le secteur de la transformation du lait est mal armé

En dépit des efforts consentis par l’Etat pour soutenir la filière lait et par là même conserver le pouvoir d’achat du simple citoyen à travers le soutien du prix du sachet de lait toujours fixé à 25 DA, il n’en demeure pas moins que les professionnels ne cessent d’évoquer
les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien. C’EST, d’ailleurs, dans un souci d’attirer l’attention des pouvoirs publics que les opérateurs économiques de la filière lait, sous l’égide de leur fédération, se sont réunis en assemblée générale à plusieurs reprises depuis le début de la crise en janvier 2007. Ces derniers, contestent le prix administré dépassé et appellent, à chaque fois, les pouvoirs publics à la vigilance. Les professionnels du lait insistent surtout sur l’impératif d’arrêter une stratégie pour apporter des solutions dans le cadre d’une concertation et éviter l’asphyxie de la filière. D’autres opérateurs soulignent, notamment, l’insuffisance de l’offre de la poudre de lait sur le marché international, la réduction des subventions de la Communauté européenne et la hausse de l’euro par rapport au dinar algérien. Alors qu’elle était vendue pratiquement à 1 800 euros la tonne sur le marché international, la poudre de lait d’une teneur de 26% en matières grasses est actuellement cotée à plus de 2 500 euros, soit une hausse de quelque 40%. Atous ces facteurs vient se greffer l’augmentation de 30% du prix de l’emballage pour certains opérateurs, une hausse qui se répercute directement sur le prix
de vente de ce produit sur le marché algérien. Face à cette crise, l'Algérie a lancé, en 2007, un appel d'offre international pour l'importation d'urgence de 20 000 tonnes de lait afin de juguler la crise sur le marché national du lait. Une subvention exceptionnelle de 111 millions d'euros a été consacrée à l'importation de poudre de lait pour soutenir les prix à la
consommation. Les autorités voulaient maintenir ainsi à 25 dinars le prix du litre de lait à la consommation, en compensant la différence entre le prix à l'importation et le
prix administré. Sur le montant annuel prévu, une subvention de 60 millions d'euros a été libérée pour peser sur le marché, qui connaissait déjà de graves perturbations
depuis plusieurs mois. La grande entreprise publique Giplait avait même tenté de juguler la pénurie en arrêtant sa production des produits dérivés à plus forte valeur ajoutée (fromages, yaourts etc..) au profit du lait en sachet de consommation courante. L’Etat a pris, ainsi, en charge la différence dans le prix de la production versée sous forme de subvention aux producteurs. Ce soutien est estimé à 13 DA par litre de lait, dont 7 DA pour la production, 4 DA pour la collecte et 2 DA pour l’intégration. En sachant que ces subventions ne sont pas la solution à long terme, l’Etat, rappelait à chaque fois, la nécessité de recourir à la production nationale pour combler le déficit en matière de production laitière. Et c’est bien là que réside tout le paradoxe de la filière laitière algérienne qui n’a pas su tirer bénéfice de sa situation structurellement déficitaire en produits laitiers. Le symptôme en est le manque de dialogue au sein d’une organisation interprofessionnelle du lait, dont la création est toute récente. Aujourd’hui, seul le secteur de l’ultra-frais tire son épingle du jeu. Tandis que bon nombre de transformateurs algériens peinent à innover et se cantonnent au lait de consommation, le plus souvent le
lait en sachet. Dans ce contexte, le secteur de la transformation, même s’il peut y trouver un intérêt dans le court terme, paraît assez mal armé pour une plus grande libéralisation des échanges et une sortie du régime des quotas laitiers.

Entre importations, subventions et production insuffisante, une filière qui tourne au petit-lait
L’Algérie est le premier consommateur de lait au Maghreb, avec un marché annuel estimé à 1,7 milliard de litres, un taux de croissance de 8% et une consommation moyenne de l’ordre de 100 à 110 l/habitant/an. Cette consommation augmente encore régulièrement et devrait atteindre au moins 115 litres par habitant et par an en 2010. Le volume de la collecte a néanmoins régressé de manière significative (-18%) pour atteindre le niveau de 107 millions de litres, soit un taux de collecte de 10%, selon des statistiques du ministère de l’Agriculture et du Développement rural. En effet, ce qu’il faut savoir c’est que l’industrie laitière algérienne se distingue par un marché en constante croissance, due à une forte demande qui s’explique aussi par la croissance démographique estimée à 1,6%/ an, l’urbanisation et l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen qui recourt de plus en plus à la consommation du lait. Par ailleurs, la consommation des produits dérivés (yaourt et fromage, glaces), croît aussi fortement grâce à la qualité des produits et à la stabilité des prix sur le marché, mais aussi la diversité de la production. En outre, et dans le même sens, la distribution et la couverture des besoins sont assurées par trois sources : primo le lait cru local essentiellement autoconsommé ou distribué par le secteur informel et artisanal, secundo, le lait pasteurisé recombiné en sachet polypropylène, base de la consommation des ménages urbains, tertio, le lait transformé et conditionné sous emballage divers (bouteille, UHT), de longue conservation.
Une forte dépendance aux marchés internationauxD’autre part, le point noir de la filière laitière en Algérie est que celle-ci est tributaire du marché extérieur des matières premières. Et pour cause, le taux d’intégration du lait cru local demeure faible (10% à 15%). Ainsi la recombinaison de la poudre de lait importé constitue le processus de production dominant. L’intervention de l’Etat, afin d’éviter les pressions, s’est traduite par l’exonération de la TVA sur le lait pasteurisé conditionné en sachet, un prix administré, lequel est fixé par le ministère du Commerce, et la collecte de lait cru subventionné par le ministère de l’Agriculture.
Une production essentiellement bovineLa production laitière en Algérie est assurée en grande partie, environ 80%, par le cheptel bovin, le reste est constitué par le lait de brebis et le lait de chèvre. La production laitière cameline est marginale. En outre, les éleveurs bovins laitiers dispose d’environ 1 300 000 têtes réparties en trois catégories le système de production intensif, dit «Bovin laitier moderne» (BLM), qui se localise dans les zones à fort potentiel d’irrigation autour des villes, la production laitière dite moderne en Algérie repose sur un cheptel bovin de 120 000 à 130 000 vaches importées à haut potentiel génétique, soit autour de 9% à 10 % de l’effectif national, et assure environ 40% de la production totale de lait de vache ; vient après le système de production extensif, dit «Bovin laitier amélioré», (BLA) qui concerne des étables de taille relativement réduite (1 à 6 vaches ), localisées dans les zones de montagne et forestières, les bovin sont issus de multiples croisements entre les populations locales et les races importées. Ce cheptel est estimé à 555 000 têtes, soit 42% à 43% de l’ensemble du troupeau, et assure près de 40% de la production nationale.
Un tissu industriel éparpilléIl faut souligner que le cheptel local, qui représente 48 % du cheptel national, n’assure que 20 % de la production. Pour ce qui est de l’industrie laitière en Algérie, celle-ci était, dans le passé, le monopole de l’Office national du lait (Onalait), structuré en trois offices régionaux ; région Ouest Orolait, région Centre Orlac, et région Est Orelait. L’évolution du tissu industriel laitier a connu trois phases importantes ; pour la période 70/80 l’investissement public a engendré un tissu de 19 usines réparties sur les régions susmentionnées. La période 90/2004 se caractérise par l’évolution du tissu industriel laitier qui a connu 3 phases de développement, l’investissement privé ayant engendré plus de 120 entreprises de taille moyenne et une centaine de mini-laiteries. La période actuelle caractérisée par la privatisation des entreprises publiques amorce un mouvement de concentration et d’implantation des firmes internationales. Il faut reconnaître que les multiples politiques menées par les pouvoirs publics, dont l’Agence nationale de développement de l’investissement, ainsi que le Plan national développement agricole, ont donné une forte impulsion à l’investissement privé. Près de 52 laiteries, dont 19 appartiennent ou appartenaient au groupe étatique Giplait. Par ailleurs, on peut souligner la chute qu’a connue le secteur du lait à partir de 2003. Cette situation est due essentiellement à la détérioration des marges de l’activité de fabrication du lait, suite au renchérissement des prix mondiaux de la poudre de lait, la relative saturation du marché en termes de capacité de transformation, la réforme du code de l’investissement (ordonnance n°01-03 du 20 août 2001) qui a supprimé les avantages liés à la phase exploitation et qui ne réserve ces avantages qu’aux activités spécifiques ou aux régions spécifiques, comme le Sud ou les zones enclavées.
Une gamme à diversifierUn autre pointe très intéressant pour la filière lait, il s’agit de l’état des lieux des produits de gamme. En effet, les entreprises laitières produisent trois gammes de produits : La margarine, les laits et produits laitiers (7 produits), les glaces et sorbets. Il en reste néanmoins que le lait transformé (pasteurisé) domine le marché. Il faut noter que la tendance est vers l’imitation des innovations «Produits» et «Emballage» développées en Europe (notamment les produits alicamenteux de type light, les biofidus. Pareillement aux marchés de l’Europe (France notamment), la gamme des fromages fabriqués en Algérie reste étroite (Camembert, fromage frais, fromage fondu, pâtes pressées). D’autre part, une tendance vers la diversification par le développement de la seconde transformation (produits laitiers) chez les entreprises de petite et moyenne taille. Les grandes tailles se spécialisent dans la deuxième transformation (yaourt, crèmes glacées). Quelques entreprises diversifient leur activité, hors secteur laitier, comme les jus ou les biscuits. Cette diversification obéit à une logique de rentabilisation des équipements et de similitude des process technologiques mis en œuvre.

La collecte ne dépasse pas les 15 % de la production locale
Dans le sillage des nouvelles perturbations qui traversent ces derniers jours la filière, le débat est, à nouveau, relancé sur la lancinante question de l’organisation et du développement du réseau de la collecte du lait auprès des éleveurs producteurs de lait cru à travers le territoire national. Le parallèle mérite, en effet, d’être fait entre la réduction des quantités de poudre de lait fournie par l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL), dont se plaignent les transformateurs ces deux dernières semaines, et la capacité de ces derniers (les transformateurs en l’occurrence) à intégrer le lait cru produit localement en substitution à la matière première acquise chèrement sur le marché international. Le lien entre ces deux paramètres s’impose, en effet, à partir du moment où le ministère de l’Agriculture et du Développement rural conditionne désormais les subventions octroyées aux producteurs de lait par la proportion d’intégration du produit local dans le cycle de production du lait pasteurisé en sachet. Pour rappel, le département de Rachid Benaïssa a prôné, depuis quelques semaines une nouvelle démarche dans l’indemnisation des producteurs de lait pasteurisé en conditionnant l’évaluation des indemnités en question par le taux d’intégration du lait local.Ceci n’est pas dû au hasard, car la décision du ministère de tutelle est prise après avoir constaté que la production nationale de lait est relativement importante et avec une utilisation rationnelle des capacités de production, la demande nationale en ce produit de large consommation peut largement être couverte sans le
recours massif à l’importation. Les chiffres fournis sur la situation de la filière lait, il y a deux mois, lors du séminaire organisé à Alger par la Chambre nationale d’agriculture et le Forum des chefs d’entreprise sur la mobilisation des synergies et le rapprochement entre les secteurs de l’agriculture et celui de l’industrie agroalimentaire, laissent déduire que les défaillances persistent à plusieurs niveaux de cette branche d’activité. De prime abord, c’est le volet relatif à la collecte de la production locale qui attire l’attention. Le constat dressé fait état d’un taux de couverture de la demande nationale de 45 % par la production locale, cependant que le taux d’intégration ne dépasse pas les 12 %. C’est, sans doute, pour encourager les transformateurs à utiliser davantage le lait cru que le ministère de tutelle a revu ses barèmes d’indemnisation.Lorsque l’épineux dossier de la collecte a été évoqué, le constat dressé fait état de 10 % seulement de la production locale qui sont collectés. Donc, c’est l’activité de collecte
de lait qu’il y a lieu de revoir profondément. Cette tâche est un trait d’union entre les éleveurs producteurs de lait et les transformateurs. L’activité, en tout cas, est peu attractive sachant que l’indemnité qui est perçue par les collecteurs n’est que de 4 dinars par litre, alors que les transformateurs sont indemnisés à hauteur de 15 dinars/litre et les éleveurs à 7 DA/litre.Eurodéveloppement PME, est l’autre étude réalisée par la Commission européenne sur l’état des lieux de la filière lait en Algérie et qui souligne en substance que «la consommation nationale est couverte à 60 % par la production nationale.Cette dernière couvre en grande partie la consommation rurale, une partie de la consommation urbaine à travers le circuit informel et en partie la transformation industrielle (collecte)».